Bonjour à vous,
Je reçois pour l'instant énormément de messages de soutien et de demandes diverses venant de tous horizons.
Je vous en remercie vivement; cela me touche beaucoup.
Je suis très ému lorsque m’écrivent cette famille d’agriculteurs, ce professeur retraité, ces soignant·e·s, tous ces étudiant·e·s (belges, français·e·s, canadien.n.es, algérien.n.es, etc.), cette enseignante du secondaire, ces citoyen·ne·s, ces parents, ces entrepreneur·e·s, cette association d’ingénieur·e·s, cette faculté d’architecture, ces cadres d’organisations, ces ouvriers et ouvrières, ces employé·e·s, ces chercheurs, cette informaticienne, etc.
Je suis ému en vous lisant parce que je perçois la mesure de la résonance de mon texte, de ma pensée, de ma volonté de contribution. Je ne suis pas seul. Vous n'êtes pas seul.e.s.
C’est la preuve que ce débat public sur la formation et la recherche en sciences économiques appliquées (sciences de gestion) est légitime, nécessaire, urgent. C'est aussi la confirmation que cette réflexion et ce besoin de changement profond et radical sont urgemment demandés dans tous les secteurs.
Je fais le maximum pour donner suite à vos messages dans les meilleurs délais.
Et je vous invite par la suite à me contacter uniquement via mon mail personnel (l.lievens@protonmail.ch).
Deux informations à partager avec vous en toute honnêteté :
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en tant que lanceur d’alerte qui vient de démissionner, j’assume désormais la perte de l’essentiel de mes revenus. Aucune allocation ou mécanisme de soutien n'est prévu pour les lanceurs d'alertes, qui réalisent pourtant un travail d'engagement pour le collectif; et je ne touche aucun droit sur les ventes de mon ouvrage (étant publié aux Presses universitaires suite à un travail de thèse). Je dois donc modérer mes élans habituels à donner sans compter (du temps, des ressources, des analyses, etc.), afin de retrouver d’autres rentrées et d’autres formes de contributions à mon "économie domestique". Je vais donc privilégier les éventuelles interventions rémunérées durant les prochains mois. Pour la suite, cela implique également que beaucoup d'autres prennent le relais de ce qui s'est initié en partie avec ma démission: seul, l'épuisement est garanti et rien n'est possible. Je ne peux que vous appeler à assumer votre part pour ces métamorphoses nécessaires, où que vous soyez dans les organisations et institutions.
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je passe depuis longtemps le moins de temps possible devant les écrans, préférant le contact réel avec les êtres et les lieux. L’automne est la saison de la descente de la sève, propice à retrouver d’autres rythmes afin de rester en phase avec la vie. Je pense que se mettre au service du vivant et en négliger la petite parcelle dont j'ai la responsabilité (moi…) me parait peu cohérent. J’ai donc des délais de réponse parfois en décalage avec l’air du temps (de l'ordre de plusieurs semaines parfois). Mais ce que je soulève par ma démission ne s’inscrit pas dans le court-termisme et la réactivité, j’y vois plutôt une lame de fond. J’y vois des braises sur lesquelles souffler pour entretenir les flammes du vivant. Et c’est ce qui sera fait !
Au vu du nombre de propositions quotidiennes liées à mon appel, la suite s’organise et se prépare et je ne manquerai pas de revenir vers vous avec des remerciements/informations/réponses/demandes.
Je vous invite à poursuivre la diffusion de ma lettre ouverte et des suites qui y ont été données, afin d’entretenir le débat public sur la formation et la recherche (notamment) en sciences de gestion.
Je vous invite également à ne pas attendre et à prendre vous-mêmes les choses en main par rapport à cet appel à la métamorphose. Comme tout lanceur d'alerte, mon objectif était (dixit Wikipédia) "d'enclencher un processus de régulation, de controverse ou de mobilisation collective".
Organisez cette mobilisation/controverse dans chacun de vos milieux, de vos groupes, de vos institutions et organisations ! Vous êtes toutes et tous – en tant que terrestres – légitimes pour le faire. Cette métamorphose ne peut s’initier qu’ensemble.
Au plaisir de vous rencontrer.
Laurent L.
issu de "Blast", chef d’œuvre de Manu Larcenet
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