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La métamorphose, pas le greenwashing

Page history last edited by laurent 2 weeks ago

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En ce début d'année académique 2022 (et après plusieurs interpellations en interne restées sans réponse sérieuse), je démissionnais de tous mes cours liés à la LSM (la fac de gestion de l'UCLouvain).

 

C'est avec regrets que j'ai choisi de quitter "mes" étudiant.e.s (merci pour leurs nombreux témoignages de soutien) et ces cours que j'aimais profondément donner, en essayant d'éveiller à autre chose que le business-as-usual.

C'est avec regrets que je quitte un lieu que j'ai côtoyé pendant plus de 15ans, en tant qu'étudiant, puis chercheur et enfin enseignant.

 

Mais ce geste était une manière de rester aligné avec mes valeurs universitaires et ma conscience: impossible de continuer sans honte à collaborer à la poursuite (voire à l'aggravation, suite aux réformes de la fac) de l'enseignement de ce business as usual écocidaire.

Alors que le vivant s'effondre en masse, que les cycles bio-géochimiques sont explosés, que les peuples souffrent, j'estime - avec beaucoup d'autres - que l'économie, la gestion et son enseignement requièrent une métamorphose profonde (et non un coup de peinture verte, rose, ou bleue).

Poursuivre en ajoutant un peu de vert sur un contenu fondamentalement périmé et toxique ne change rien à la situation.

 

 

J'aurais pu démissionner en silence, répondre simplement à mon besoin, mais ce dossier étant à mes yeux d'utilité publique, il nécessitait d'endosser le rôle de lanceur d'alerte et d'en exposer les raisons au grand public. Une fac de gestion forme les futurs cadres de nos sociétés, ceux qui vont structurer nos organisations, nos institutions, qui vont décider, choisir, orienter. Les contenus de leur formation auront donc des conséquences majeures pour de nombreux citoyens. On voit donc tout le drame qu'ils continuent d'être dotés d'un logiciel de pensée arriéré.

 

 

Pour l'instant, deux lettres ouvertes (acte 1 et acte 2) reprennent les raisons et motivations de ce geste.

L'acte 2 aborde notamment ce que serait une réelle politique de métamorphose et en donne quelques pistes.

 

Un acte 3 est sans doute encore à écrire, à organiser, à rêver, à susciter étant donné qu'à ce jour, rien ne semble avoir bougé au sein de l'institution suite à cette interpellation. Comme je l'avais prédit dans l'acte 2, "on fait le gros dos, on attend que cela passe". Les capacités de déni et d'oubli sont bien réelles donc.

 


 

 

°°°Acte 1°°° 7 septembre

 

Cette lettre ouverte expose et motive les raisons de démissionner.

(télécharger en cliquant dessus)

 

 

suites et réactions dans quelques médias:   

 

 

 

 

 


 

 

 

°°°Acte 2°°° 28 novembre

 

Cette deuxième lettre ouverte développe la notion de métamorphose et des raisons de démissionner.

(télécharger en cliquant dessus)

 

 

 

suites et réactions dans quelques médias:  

 

 

 


 

 

Quelques suites

 

Ce qui a changé?

Jusqu'à ce jour, et malgré la situation dénoncée, aucune réponse réelle et sérieuse (c'est-à-dire, au minimum: démonter point par point mon argumentaire, ou proposer autre chose, ou organiser des états généraux de la gestion, ou toute autre chose qui viendrait signifier publiquement une prise de conscience) n'a été apportée. Notre pays, la Belgique est pourtant à la pointe pour inscrire le crime d'écocide dans ses textes, une série d'institutions "sérieuses" devraient donc s'en inspirer. 

 

Je n'ai remarqué aucune autre démission, aucune protestation publique, aucune contre-réforme des programmes, aucune mise à l'arrêt de ces formations en vue d'une refonte radicale, etc.

 

Nous avons pourtant besoin de gestionnaires capables de piloter des organisations et institutions dans un contexte particulier (vous savez, le truc dont parlent les scientifiques au sujet de l'état du vivant, du climat, de la planète, etc.).

La métamorphose semble donc encore très très loin.

Dans notre cas, le cœur même de l'enseignement de la gestion ne semble donc pas avoir été modifié, laissant la voie à la poursuite du business-as-usual (un peu repeint en vert, développement-durablisé, circularisé, etc.), et la réforme dénoncée est même entrée en vigueur telle quelle.

 

Et si je me suis fourvoyé ou continue à me tromper, ce sera avec plaisir de corriger mes représentations (contactez-moi!).

 

 

Hors les murs

Les réactions hors les murs ont heureusement été très nombreuses, avec des messages de soutien, des partages de constats similaires, des témoignages d'anciens étudiants.

J'ai également reçu beaucoup de questionnements d'étudiants, de futurs étudiants, de parents au sujet de "quelles études choisir pour la suite?". Question légitime et importante, à l'heure où les personnes lucides constatent le peu de relais dans les formations de la nécessaire métamorphose.

 

=> quelques balises en guise de réponse rapide ? ... si je devais aujourd'hui choisir une formation?

 

°On garde en tête "qu'aucun diplôme n'a de sens sur une planète morte".

°On évite toutes les "études" qui font perdurer le business-as-usual, on ne se laisse surtout pas flouer par le greenwashing ou les appellations sexy (notamment ces intitulés avec pléthore des termes anglophones qui font sérieux et compliqué).

°On s'oriente vers des formations qui nous permettent de comprendre le réel - le vivant, la planète, les relations humaines, les cultures humaines, l'économie politique, etc.  - avec intelligence car nous allons en avoir sacrément besoin.

°On privilégie les approches qui nous donnent une vision reliée des savoirs, qui font des ponts entre les disciplines tout en n'en faisant pas une soupe!

°Si dans le programme vous trouvez des cours d'histoire, de philosophie, d'économie politique, de systémique, de méthodologie, d'épistémologie, d'anthropologie, de sociologie des organisations, etc., c'est un bon début!

°On creuse, on cherche, on s'oriente, on écoute, on questionne, on prend du temps au besoin. On épluche les programmes.

°Et parfois on se trompe, on évolue, on re-questionne... c'est le moment de bifurquer (comme nombreux le font !)

 

 

Dans tous les cas, nous faisons l'hypothèse que la jeunesse sera de moins en moins dupe vis-à-vis du greenwashing, du déni et de l'ignorance actuelle au sujet des effondrements en cours. Les jeunes et les enfants que nous rencontrons dans des accompagnements témoignent de la violence extrême d'être dans un système idéologique qui nie à ce point l'état du réel. L'idéologie de la croissance, du néolibéralisme, de l'illimitisme continueront de nous mener collectivement dans le mur, entraînant avec elles des pans entiers du vivant. Ce vieux monde - entretenu par les tenants du business-as-usual, du réformisme des petits pas, et de la perpétuation de l'existant - sera dès lors de plus en plus intolérable pour ces êtres en besoin d'avoir en face d'eux des adultes et pas des patho-adolescents en costume-cravate.

Des lieux d'écoute et d'accueil, mais aussi d'action et de pratique d'une vie terrestre seront absolument nécessaires. C'est à la constitution de ce type de lieux que je souhaite œuvrer avec d'autres plutôt que de perdre mon précieux temps dans des lieux d'inaction.

 

 

Quelques travaux de recherche en lien  

  

 

Mémoire

 

Décroissance et filières de gestion et finance de l’enseignement supérieur. Etat des lieux, freins et limites et propositions d’actions pour intégrer la décroissance et la transition écologique en profondeur dans ces filières

 

par Agathe Laurent

 

(disponible sur demande, via mail)

 

 

 

 

 

 

Mémoire

 

L’influence de la formation des écoles de gestion sur la vision des étudiants face à la crise écologique. Une étude de cas de la Louvain School of Management (UCLouvain)

 

par Amandine Waterkeyn

 

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  • [Thèse]  Resource adequacy formodern power systems With a focus on energy-limited resources
 

 

 

 

 

 

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